✒ ACADEMIE FRANCAISE L.A.S Jean-François de BASTIDE 2024 au comte de TRESSAN
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Jean-François de Bastide (1724-1798), écrivain, journaliste, directeurde la Bibliothèque universelle des romans.

L.A.S.,Paris, 1er février 1779, 3p in-4.

A Louis-Elisabeth de la Vergne, comte de Tressan (1705-1783). Longue lettre pour encenser le comte de Tressan,nommé «le dieu des bienfaits». La marquise [de Maupeou], qui est lafille de Tressan, lui a fait passer une dissertation: «je l’aireçue hier au soir, et nous l’avons dévorée, la petite femme et moi. Je conseilleà monsieur le comte de rester dans la persuasion où il est, que son travail luifera un honneur infini». Vient ensuite de longs compliments, notammentsur «l’épître à madame de Maupeou [qui] fera un égal honneur au père et àla fille». Vient ensuite une note autour du Roman de la Rose deJean de Meung, dont Tressan publia un abrégé: «Le mépris pour Jeande Meun est exprimé de la manière la plus forte; et comme il n’y a riende plus juste que ce sentiment, il passera dans tous les cœurs, avec l’estimeet la vénération pour un homme aussi pénétré de la manière dont on doitparler des roses, des femmes et de la beauté.»

Ilfait ensuite mention de madame Riccoboni et de l’estime réciproque qu’ils seportent, «Je l’ai vue trois fois depuis dix jours et elle ne m’a guèreparlé que de vous.». «Elle adore Ursino», ouvrage que Tressana publié (Dom Ursino le Navarin et Dona Inès d’Oviédo). Elle «n’a jamaisrien lu depuis madame de Tencin dont elle ait été aussi touchée. Elle attend lasuite de votre livre du Vatican avec la plus vive impatience.» En effet,Tressan s’est passionné pour les manuscrits médiévaux conservés au Vatican eten a publié certains dans la Bibliothèque universelle des romans. Ilcite aussi Riccoboni; «jamais je ne me placerai à côté d’un hommeaussi charmant».

Ila fini par obtenir la lecture son œuvre: «à force de prier, depresser, de gémir, j’ai enfin obtenu le triomphe de l’amitié sur l’amourpropre. On m’a lu hier vingt pages, quelles pages! Elles seront suiviesde cinquante si le charme se soutient (et je n’en doute pas) elle n’aura jamaisrien fait d’égal, et les meilleurs peintres n’auront jamais ni mieux dessiné,ni mieux colorié, ni offert de physionomies plus piquantes et plusintéressantes. Elle ne paraitra qu’au mois d’avril car je ne mets pas tous mesœufs dans un panier, non par prudence, mais par économie.»

Iltermine en disant avoir transmis l’épitre à madame de Maupeou. «Je metire un moment de ses bras pour me mettre humblement à ses pieds.»

Très intéressante lettre. Ony retrouve donc la dissertation, l’épitre et une référence au Roman de laRose, qui seront publiés en mars 1779 dans la Bibliothèque des Romans(p.189-226). On y retrouve aussi la référence au texte de Riccoboni qui serapublié en avril 1779 sous le titre Histoire des amours de Gertrude, dame deChâteau-Brillant, et de Roger, comte de Montfort. Bastide est directeur dela Bibliothèque des romans depuis très peu de temps, revue créée notamment àl’initiative du comte de Tressan en 1775. Très beau document.

[188-2]

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A Louis-Elisabeth de la Vergne, comte de Tressan (1705-1783). Longue lettre pour encenser le comte de Tressan,nommé «le dieu des bienfaits». La marquise [de Maupeou], qui est lafille de Tressan, lui a fait passer une dissertation: «je l’aireçue hier au soir, et nous l’avons dévorée, la petite femme et moi. Je conseilleà monsieur le comte de rester dans la persuasion où il est, que son travail luifera un honneur infini». Vient ensuite de longs compliments, notammentsur «l’épître à madame de Maupeou [qui] fera un égal honneur au père et àla fille». Vient ensuite une note autour du Roman de la Rose deJean de Meung, dont Tressan publia un abrégé: «Le mépris pour Jeande Meun est exprimé de la manière la plus forte; et comme il n’y a riende plus juste que ce sentiment, il passera dans tous les cœurs, avec l’estimeet la vénération pour un homme aussi pénétré de la manière dont on doitparler des roses, des femmes et de la beauté.»

Ilfait ensuite mention de madame Riccoboni et de l’estime réciproque qu’ils seportent, «Je l’ai vue trois fois depuis dix jours et elle ne m’a guèreparlé que de vous.». «Elle adore Ursino», ouvrage que Tressana publié (Dom Ursino le Navarin et Dona Inès d’Oviédo). Elle «n’a jamaisrien lu depuis madame de Tencin dont elle ait été aussi touchée. Elle attend lasuite de votre livre du Vatican avec la plus vive impatience.» En effet,Tressan s’est passionné pour les manuscrits médiévaux conservés au Vatican eten a publié certains dans la Bibliothèque universelle des romans. Ilcite aussi Riccoboni; «jamais je ne me placerai à côté d’un hommeaussi charmant».

Ila fini par obtenir la lecture son œuvre: «à force de prier, depresser, de gémir, j’ai enfin obtenu le triomphe de l’amitié sur l’amourpropre. On m’a lu hier vingt pages, quelles pages! Elles seront suiviesde cinquante si le charme se soutient (et je n’en doute pas) elle n’aura jamaisrien fait d’égal, et les meilleurs peintres n’auront jamais ni mieux dessiné,ni mieux colorié, ni offert de physionomies plus piquantes et plusintéressantes. Elle ne paraitra qu’au mois d’avril car je ne mets pas tous mesœufs dans un panier, non par prudence, mais par économie.»

Iltermine en disant avoir transmis l’épitre à madame de Maupeou. «Je metire un moment de ses bras pour me mettre humblement à ses pieds.»

Très intéressante lettre. Ony retrouve donc la dissertation, l’épitre et une référence au Roman de laRose, qui seront publiés en mars 1779 dans la Bibliothèque des Romans(p.189-226). On y retrouve aussi la référence au texte de Riccoboni qui serapublié en avril 1779 sous le titre Histoire des amours de Gertrude, dame deChâteau-Brillant, et de Roger, comte de Montfort. Bastide est directeur dela Bibliothèque des romans depuis très peu de temps, revue créée notamment àl’initiative du comte de Tressan en 1775. Très beau document.

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